La Mandragore est l'incarnation du retour de toute chose à la Terre. Pour elle, tout s'exprime selon un cycle fataliste, une vision froide des faits qui, si elle n'est pas vérifiée ou si elle est défiée, la pousse dans une attitude contemplative et immobile.
Les métamorphoses de la Mandragore mettent en avant son attachement au terreau originel : sa chevelure se pare de reflets verdâtres et se rassemble en mèches si épaisses qu'elles paraissent des lianes ; ses doigts arborent des noeuds bulbeux, à l'égal de racines fines ; sa peau est aussi blême que celle d'un cadavre ou de jeunes racines fraîchement exhumées ; son corps s'auréole d'une odeur d'humus presque morbide ; et sa voix roule comme s'entrechoquent des cailloux derrière des lèvres qui bougent à peine.
