Sirène
Sirène
Extrait du procès en dégradation du Manteau Blanc Éric de Montbourg…
J’ignore ce qui m’a pris, Chevalier-Portier, je ne peux me l’expliquer. Au début, c’étaient juste quelques e-mails ; on venait de faire connaissance sur ce site de rencontres. Et puis, peu à peu, on en est passé à la webcam. Je suis si seul, Chevalier, je vivais un rêve : cette femme à la voix envoûtante qui s’intéressait à moi ! Je me sentais tellement banal face à elle, il fallait que je brille à ses yeux. Alors j’ai évoqué à demi-mots certaines de nos opérations ; elle saisissait toutes les allusions, relevait chaque détail, mettait le doigt sur chaque point clef. Et quand j’ai senti que quelque chose clochait, elle m’a avoué être l’une d’entre eux ; j’aurais dû fuir, la dénoncer… mais sa voix, son regard, son sourire chaleureux et prédateur à la fois me tétanisaient et me subjuguaient en même temps. Elle jouait avec moi, elle me manipulait. Pire : j’en étais conscient mais pris dans ses filets, incapable de réagir. Alors… je lui ai donné le plein accès à notre réseau, nos mots de passe… Tout. Sans même qu’elle me les demande. Pourtant, elle n’en a pas fait usage. Je pense qu’elle voulait juste s’amuser avec nous. Comme si elle n’existait que pour manipuler les humains. Un défi gagné d’avance.
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Armand Point - The Siren, 1897
Références dans les suppléments suivants
Ka, p.75
Livre de Base II, p.26
Atalante Fugitive NL, p. 56